A Frédo, mort de froid, le mardi 15 décembre 2009 à Bordeaux

Publié le par clef de départ


http://c2.ac-images.myspacecdn.com/images01/106/l_1e12b5b605e05a32f351acfe480b07a5.gif

Frédo, mon frérot, c’est rien de le dire, ce monde là marche sur la tête et s’entête à nous tenir loin les uns des autres.

Ce mardi là, ton corps mort de froid s’en est allé et ton âme, si elle nous veille, sait bien que pour l’instant, rien n’a changé.

Ici bas, les esclaves que nous sommes courbent l’échine et dans ce décembre avançant à pas de loup, nous courrons nous réfugier dans nos maisons.
Et que pouvons nous faire ?

Oh Frédo ! Mon frangin, tu sais bien, c’est pas nous les méchants qui plantons des épines, qui semons la discorde au lieu de grains de blé ; c’est pas nous qui décidons, nous on essaie juste de passer le temps qu’il nous reste et rabougrissant nos gestes, nous n’osons plus.

Pourtant, les lendemains chantent dans nos mémoires à fleur de peau, pourtant la moisson à cueillir pour chacun de nous et plus jamais la soif, la faim, le froid, plus jamais de raccourcis pour la faucheuse.

Frédo, mon frérot, je le sais au fond de moi, le rêve est bien vivant et je le cherche pour le chérir, pour les enfants de l’avenir, pour ton corps raide sur ce carton, pour ton âme qui nous veille.

Cœur vaillant, combattant, ton nom-médaille au revers de nos vestes, nous retrouverons le goût de nos êtres, dans chacun de nous un ami, dans chaque regard, chaque geste, l’amour au milieu de tout, l’amour au milieu de nous, l’amour au milieu.

Frédo, mon frérot, c’est rien de le dire, ce monde là marche sur la tête et s’entête à nous tenir loin les uns des autres.

m. pour l'Orchestre Poétique d'Avant-guerre - O.P.A
http://www.myspace.com/orchestrepoetique

Publié dans Actualités Locales

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article